Dis vague
Rp Capture

Il y a d'autres endroits que l'on peut visiter de nuit pour se laisser aller, mais Alioth a jeté son dévolu sur le Port de Nau. Il déambule dans le lieu, parapluie à la main, Alkaid le guidant vers la jetée, Mizar fermant la marche et les surveillant avec attention. Il n'y a que le brun qui chante fort sous la pluie, comme si le son des gouttes pouvait masquer sa voix fatiguée après tous ces échanges polis et ces cris de frustrations déversés contre un oreiller. C'est peut-être pour cela que le Noctali le mène vers la mer, pour qu'il crie. L'idée fait rire le Champion. Il peut brailler des paroles, s'esclaffer mais crier.. Pourquoi crier ? Il l'a déjà fait, l'envie et la nécessité sont passées. Il n'a pas besoin de traumatiser plus que cela les quelques dresseurs qui arrivent encore ou flânent sur le port, non. Surtout quand il a l'air d'une personne un peu éméchée.

▬ Je déteste la pluie quand elle s'abat sur les vagues.

Souffle-t-il doucement sur un ton de confession quand le trio fait face à la mer. Détester est un bien grand mot et pourtant, il est adéquat et le fait tendrement sourire avant qu'un éclat de rire ne lui échappe à nouveau. Mizar grogne ou soupire, les deux sons témoignant de toute façon de son agacement évidant. Le Démolosse le ravalera bien vite, lui qui n'était pas présent à ses côtés durant sa journée et son plus ou moins doux échange avec l'autre champion. Puis dès que le dresseur se sera calmé, ils rentreront se coucher quelques heures si Cresselia le permet. La perspective d'un sommeil lui plait nettement plus que le shiney dans le parapluie du brun qui fait tourner ce dernier à la façon d'un tourniquet pour amuser Alkaid. Ils n'ont rien trouvé de mieux alors que le temps commence à cesser son caprice qui leur donnera sûrement un bon petit rhume demain.

▬ Eh Alkaid, un nez bouché pourrait-il me rendre encore plus inutile ?

Demande donc l'achromate en craquant un sourire sur son visage quand son premier compagnon s'amuse de la question que Mizar ne peut comprendre. Il devine juste que se trouve au sein cette phrase la raison de l'éclatement et d'énergie et de frustration de ce soir qui seront balayés par les dernières gouttes de pluie.

Il faut bien compter une heure pour que le duo se calme et finisse haletant sur les marches. Ils ont épuisé leur stock d'idées, ont forcé la main à on-ne-sait-qui pour une valse maladroite qui vaudra sûrement au dresseur des souvenirs bleutés sur sa peau pour tous les poteaux qu'ils ont heurté. Ils ont le souffle court à côté de Mizar qui les réchauffe. Ils ont l'air fin, blottis tous les trois avec leurs pelages mouillés et le sweat du garçon qui n'est pas dans un meilleur état. Ils pourraient presque s'assoupir là, l'urgence de s'exprimer au sein de la nuit finalement repue. Si le Démolosse les presse de partir maintenant que cela est fait, il n'est pas celui qui fera bouger le Noctali. Que la lumière émanant des lampadaires oscille n'est pas un phénomène auquel il n'est pas habitué, mais quand cela est naturel. Or Alkaid voit très bien qu'un pokémon s'agite dans l'ombre en essayant de les apeurer et cela le fait très rapidement passé en position d'attaque, grognant pour faire réagir ses deux autres partenaires.

Mizar prépare une attaque et Alioth rit.

▬ Il manque les bruits de pas et quelques hurlements lugubres~!

Suite à ça, le brun défait les ourlets de ses manches pour qu'elles pendent sur ses mains et s'amuse à imiter un fantôme. Si sa réaction déconcerte, pour changer, Mizar, il n'y a pas que le Démolosse. Une brume offusquée se présente donc devant la troupe et son apparence fait murmurer au brun un « mais quel cliché » qui vient du cœur.

Ce qui se passe après se résume à une tentative d'illusion où le brun se retrouve sur un passage clouté, les yeux rivés sur le feu tricolore alors que le bruit d'une voiture semble se rapprocher. Il ne peut bouger mais ça ne fait que briller ses yeux de malice.

▬ Il y a pire comme souvenir, fais un effort.

Parvient-il à mâcher alors que l'illusion prend fin pendant que le Fantominus décide de se dévoiler pour exprimer son mécontentement. Le spectacle est risible car sa proie du jour a un air horrible. Ses yeux sont cernés, ses mèches mouillés collent sur son front, son sweat est trop grand et il a toujours l'air un peu essoufflé. Il est ridicule mais n'a pas peur. Il ose même s'approcher -ce sale inconscient- en tendant la main pour tapoter la tête flottante en face de lui alors que ses deux pokémons sont prêts à intervenir. Le Fantominus se voit se faire disparaître à chaque fois que la main ennemie termine de procurer une caresse fantôme sur sa personne. Et avec une curiosité étrange, Alioth le regarde réagir de la sorte. Le pokémon poison se calme plus vite sous le contact docile du dresseur que le champion du même type ce qui éveille rapidement un intérêt soudain chez le brun.

Sans plus de réflexion que cela, l'ordre est donné à ses deux pokémons d'attaquer en simultané. Le spectre est surpris, mais pas agréablement : il reçoit les attaques offensives sans pouvoir esquiver ou riposter, pris en traitre. Le pire reste tout de même l'air faussement désolé et le sourire suffisant qu'il voit avant d'être enfermé dans une pokéball.

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